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St. érasme qui est avocat contre les spasmes.

Ste. Bonose qui est protectrice contre la petite vérole.

St. Liboire qui est avocat contre les calculs de la vessie.

Ste. Sylvie qui protège contre les convulsions.

St. Trophime qui est avocat contre la goutte.

Mais il n’y a pas encore de saint qui protège contre les municipalités.

Espérons que l’évêque de Montréal, qui n’aime pas les corporations civiles, nous en rapportera un tout ciré.

Je causais hier avec un sulpicien — cela m’arrive, — « Vous avez été injuste, me dit-il ; vous prétendez que les Jésuites ne jouent la comédie que dans le soubassement de leur église ; ils la jouent à tous les étages. »

Je m’empresse de me rétracter.

Les Jésuites jouent en haut, en bas, partout où il y a à gagner.

Mais cela ne veut pas dire que les Sulpiciens n’en font pas autant, toutes les fois qu’ils ont une chance.

N’est-ce pas eux qui ont fondé toute espèce de clubs où, pour l’instruction du peuple, ils ont introduit les jeux de billards, de dames, d’échecs, de dominos… surveillés par un chapelain ?

La sainteté de leur motif est évidente, mais pourquoi la déguisent-ils sous ces dehors trompeurs ?

Si nous n’avons pas la présence réelle de Mgr Ignace, grâce à un malentendu qui l’a fait partir un an d’avance pour le Concile œcuménique, du moins nous avons encore sa présence spirituelle — les distances n’existant pas pour la pensée.

Monseigneur se divinisait de plus en plus à mesure qu’il approchait de la ville éternelle, et lorsqu’il toucha le sol de France, le sentiment du grand rôle qu’il était appelé à jouer au Concile lui inspira la lettre suivante, écrite de sa main, mais évidemment dictée par un des nombreux anges qui l’entourent sans cesse, en attendant qu’ils portent à Dieu sa belle âme dans une capote de zouave.

Ce 1er février 1869.
M. l’administrateur du diocèse,

Comme on le voit, Sa Grandeur tient à ce que son diocèse soit bien administré en son absence, que les souscriptions nouvelles soient reçues avec empressement, et que les lettres pastorales recommandant de nouvelles quêtes soient adressées scrupuleusement aux curés de chaque paroisse.