Page:Buies - La lanterne, 1884.djvu/4

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
4

des choses qu’elle ne voyait ni ne comprenait au temps de la Lanterne. La jeunesse d’aujourd’hui, en revanche, semble échapper au joug néfaste qui pesait alors sur les intelligences et les consciences, et se sent toute pénétrée, comme débordée par les idées modernes dont l’application se fait chaque jour sans secousses, sans révolutions, sans violence.

Le temps est donc venu de faire paraître une nouvelle édition de la Lanterne, d’autant plus que cette édition nous a été demandée et redemandée maintes fois depuis plusieurs années. Nous profitons de ces dispositions favorables d’une grande partie du public, et nous faisons paraître de nouveau la Lanterne corrigée, mais non amoindrie : bien plus, nous en recommandons instamment la lecture à la génération actuelle, pour qu’elle voie ce qu’elle a gagné sur sa devancière et juge du bel avenir qui l’attend, si, non seulement elle n’est pas réfractaire aux idées de progrès qui l’enveloppent de tous côtés, mais encore s’y prête avec ardeur et en suive hardiment le cours, sans regarder en arrière ni se laisser arrêter par des craintes chimériques.

Montréal, ce 30 juin 1884.