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Canton Dufferin


Le terrain traversé par l’arrière-ligne est de bonne qualité, étant généralement uni, composé de terre forte, recouverte en différents endroits de terre jaune. Il est aussi d’une bonne qualité dans les 5ème, 6ème et 7ème rangs, au nord-ouest de la ligne centrale. La pousse du bois franc et mou, dans ces rangs, date de 25 à 30 ans environ. Les anciens troncs d’arbres que l’on trouve en différents endroits indiquent que tous ces terrains étaient originairement richement boisés en bois franc et mou de grosses dimensions, les mêmes que les terrains traversés par les lignes tirées du côté opposé à la ligne centrale, où le feu n’a pas pénétré. On trouve partout des arbres fruitiers sauvages, tels que le cerisier, le gadellier, la vigne, le pembina et le mascouabina.

Dans tout le cours de mes opérations, j’ai remarqué que le terrain dans les lignes que j’ai tirées est excellent, étant partout de terre forte, et le plus souvent on remarque une couche de terre jaune grasse sur la terre glaise, et en quelques endroits une couche de sable gras sur la glaise. Partout le terrain est uni et sans roche. Je considère que ce canton est supérieur à tous les autres, dans ce territoire, sous le rapport de la culture et du climat. Ces terrains sont complantés de bois franc et mou d’une grosse pousse, le merisier, l’orme, le frêne, le tremble, l’épinette, le sapin et quelques pins, partout où le feu n’a pas pénétré.

Le climat du canton Dufferin est supérieur à celui de tous les autres cantons du lac Saint-Jean, les gelées s’y faisant sentir plus tard en automne.

(Gédéon Gagnon, 25 mars et 17 juillet 1879.)


Canton Kenogami


Le terrain que j’ai arpenté dans ce canton est en grande partie propre à la culture et avantageux pour la colonisation. Le sol n’est pas, en général, composé d’alluvion, c’est plutôt un mélange de terre jaune avec de la terre grise ou noire, souvent mêlée avec du sable. Ce terrain est assez fertile et n’oblige pas à de grands frais pour une première préparation à la culture. C’est cette qualité qui le fait souvent rechercher par les colons. Il y a cependant de magnifiques alluvions de chaque côté de la rivière Bédard, depuis le septième rang jusqu’au dixième inclusivement. La rivière Dorval coule aussi, en grande partie, dans une belle vallée de terre argileuse et marneuse, en traversant des fonds d’une beauté remarquable, couverts de foin sauvage.