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soumis les premiers colons, les gelées, les inondations, et l’effroyable conflagration de 1870, on a bien raison d’être émerveillé de ce que l’on voit aujourd’hui. Mais si le colon a été courageux et laborieux, avouons aussi qu’il a été récompensé par la fécondité du sol. Apres vingt ans on ne voit plus de trace de ces calamités.

Si notre jeunesse canadienne avait au cœur l’amour de l’agriculture et s’emparait de ces terres que le gouvernement lui offre avec libéralité, au lieu d’aller dépenser ses forces au profit de nos voisins, quel bel avenir elle s’assurerait et quelle richesse ce serait pour la province de Québec ! Dans quelques années le Saguenay aurait quintuplé sa production.

Voilà, monsieur, les impressions que nous avons remportées de notre exploration. Conformément à votre désir nous nous empressons de vous les communiquer.

Il ne nous reste plus qu’à remercier messieurs les directeurs du chemin de fer du Lac Saint-Jean de leur générosité à notre égard. Veuillez leur offrir l’expression de notre gratitude.

J’ai l’honneur d’être, Monsieur,
Votre humble serviteur,
P. P. Dubé, prêtre, curé.
Sainte-Julie-de-Somerset, 11 septembre 1890.

Lettre de Son Éminence le cardinal Taschereau.


Archevêché de Québec, 9 mai 1890.
J. G. Scott, Ecr.,

Secrétaire de la Compagnie du chemin de fer

  de Québec et du Lac Saint-Jean.

Monsieur — Je me fais un devoir d’accuser réception de votre lettre d’hier avec une copie de la circulaire No. 275, qui offre de si grands avantages aux colons qui veulent aller s’établir, soit seuls, soit avec leur famille, sur les belles terres du lac Saint-Jean. Je porte un grand intérêt à la colonisation dans cette région, qui a fait partie de l’archidiocèse de Québec pendant les sept premières années de mon épiscopat.

Je l’ai visitée en 1874, et la haute idée que j’en ai conçue m’a engagé à demander immédiatement l’érection du diocèse de Chicoutimi pour favoriser les progrès de cette importante partie de notre pays.

Les nombreuses paroisses qui ont pris naissance depuis cette époque et l’augmentation vraiment admirable des anciennes que j’ai visitées, ont dépassé mes prévisions.

La création du chemin de fer, et surtout la libéralité de la Compagnie qui l’a construit, a été en grande partie la cause de ce progrès admirable.

La Compagnie mérite donc la reconnaissance de toute la province, et veuillez croire que personne n’en a plus que

  Votre dévoué serviteur,

E. A. card. Taschereau, arch. de Québec.

Lettre de Mgr A. Labelle.


Rome, hôtel Marini, 30 mai 1890.

Cher Monsieur, — Je viens de recevoir votre circulaire du 5 mai, et je l’approuve en tous points. En effet, il y a d’excellentes terres dans les lieux que vous désignez à la colonisation, et je ne doute pas que l’élevage des bestiaux, la confection du beurre et du fromage avec la culture des légumes, du grain et l’ensilage ne rendent cette région aussi prospère que n’importe quelle autre partie du pays.