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IV.


La région traversée par le chemin de fer du lac Saint-Jean est entrée dans une ère de développement extraordinaire, grâce aux communications ouvertes et à l’initiative éclairée de la Compagnie. La ligne principale de Québec à Roberval comprend cent quatre-vingt-dix milles, et il est décidé de l’étendre à l’est jusqu’à Chicoutimi et à Saint-Alphonse, c’est-à-dire jusqu’à la tête de la navigation océanique de la rivière Saguenay. Saint-Alphonse est un magnifique havre que les plus gros transatlantiques peuvent atteindre en toute sûreté. Il est question d’y raccorder à la voie ferrée une ligne de vapeurs rapides, ce qui permettrait aux touristes d’aller contempler par terre et par eau les merveilleux paysages du Saguenay.


V.


En 1888, on avait coupé sur la ligne du chemin de fer du lac Saint-Jean 210,000 billots ; l’année dernière, on en a coupé 365,000. Autrefois, on ne faisait pas un seul billot dans toute cette région. Aujourd’hui, le département des Terres de la Couronne en tire un revenu très considérable qui ira sans cesse en augmentant, et qui est déjà assez considérable pour payer l’intérêt sur une grande partie des subsides votés à ce chemin de fer par la province. Cette année quatre nouvelles scieries seront établies le long de la ligne, dont la plus considérable a fonctionné à Saint-Raymond dès les premiers jours de l’été.

En 1889, le chemin de fer transportait 79,000 voyageurs, 104,000 tonneaux de fret, 27,000 cordes de bois de chauffage, 25,000,000 de pieds de bois de commerce et 24,000 tonneaux d’autres marchandises.

Les diverses industries qui alimentent ce trafic et le commerce de bois donnent de l’emploi à près de 3,000 hommes.

On a pris cette année des mesures qui permettront de donner trois fois plus de logement au grand hôtel de Ro-