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À Saint-Joseph d’Alma, la terre est de qualité supérieure, ce qu’on appelle de la terre à gros grains.

Il y a des lots à vendre avec un peu de terre faite, pour $100 chaque lot. »

Mars 1890.François Verret——

François Martel


Rapport du Rév. M. Dubé, curé de Sainte-Julie-de-Somerset.


À M. J. G. Scott, secrétaire et gérant.

 Chemin de fer de Québec et du Lac Saint-Jean.

Monsieur, — Profitant de la libéralité des directeurs de la Compagnie du chemin de fer de Québec et du lac Saint-Jean, qui veulent encourager l’agriculture et la colonisation, j’ai visité dans le cours du mois d’août dernier la belle vallée du lac Saint-Jean.

Partis de Sainte-Julie le 11 août, mon compagnon de route et moi, M. Antoine Herménégilde Dumas, cultivateur actif et intelligent, nous sommes arrivés à la jonction Chambord le 12 au soir, à 5 heures. Après avoir parcouru une distance de 177 milles à travers les montagnes, après avoir côtoyé les abîmes, les rivières et les lacs, on est bien aise d’arriver à Chambord, charmante paroisse située sur les bords enchanteurs du beau et grand lac Saint-Jean. Aussi, dès qu’on l’aperçoit à la sortie des montagnes, on entend ce cri général s’échapper de toutes les poitrines : Oh ! comme c’est beau !

Le lendemain, le 13, nous nous sommes dirigés vers Roberval. Le site du village est bien beau. De ce centre populeux on jouit d’un magnifique coup d’œil. On découvre d’un côté les paroisses de Saint-Louis et de Saint-Jérôme, et de l’autre la Réserve des Sauvages, la Tikouapé, la Mistassini et la Péribonka.

Nous avons visité, chemin faisant, le couvent que viennent de construire les Dames Ursulines, superbe édifice à trois étages qui ne déparerait pas nos villes.

À environ un demi mille se trouve l’hôtel de Roberval, fréquenté par les touristes amateurs de pêche, Un vapeur les transporte selon leurs désirs à la Péribonka.

À quelques arpents plus loin on voit une belle scierie mue par la vapeur. C’est là que s’arrête la ligne du chemin de fer.

Dans les paroisses de Chambord et de Roberval il y a des terrains de première qualité ; terre argileuse mélangée de calcaire. Nous avons vu dans ces deux localités de beaux champs de blé, d’avoine, de pois et de sarrasin. Le foin, quoique moins abondant que les années précédentes, était encore beau.

En laissant le village de Roberval pour Saint-Prime, nous avons pu voir la ferme que dirige M. Lippens, frère de notre célèbre conférencier agricole. M. Lippens est un homme entendu dans la culture. On sait qu’en Belgique, patrie de cet agriculteur, l’agriculture est arrivée à un haut degré de perfection.

Nous avons vu sur cette ferme un beau champ de légumes et de belles céréales.

Avec Saint-Prime commence la vallée du lac Saint-Jean. Là tout change d’aspect : les montagnes disparaissent et l’horizon est à perte de vue. Belle terre franche, couverte d’une abondante moisson.

L’église est à un mille du lac. C’est une construction en bois de cèdre comme les églises de Chambord et de Roberval. Avant peu on la rempla-