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DE LA MATAPÉDIA

une exploration de la vallée de la Matapédia, dans le but d’y pratiquer le chemin projeté. Ce chemin auquel on donna le nom de Kempt, en l’honneur d’un gouverneur anglais, partait de Métis et devait aboutir à la Ristigouche. Fait à la hâte, mal nivelé, grossièrement découpé dans un terrain souvent rempli d’accidents, ce chemin ne donna pas les résultats qu’on aurait pu attendre, en raison de son extrême utilité et de son importance.

Une nouvelle exploration fut alors décidée et confiée à M. G. F. Baillargé, plus tard sous-ministre des travaux publics à Ottawa, lorsque la confédération des provinces anglaises de l’Amérique du Kord eût été accomplie. Guidé par un homme habile, M. Malcolm Fraser, établi depuis un certain nombre d’années dans la vallée de la Matapédia, M. Baillargé ne fut pas longtemps à trouver un passage plus facile que celui du chemin Kempt et à mettre à exécution l’entreprise dont on l’avait chargé. Commencée en 1862, la construction du nouveau chemin, qui partait de Sainte-Flavie et aboutissait à la tête de la Baie des Chaleurs, fut menée activement. On évita avec soin toutes les élévations du terrain, et l’on peut dire que, sur une longueur de cent milles environ que ce chemin parcourt, c’est à peine s’il présente quelques pentes, du reste très douces, quoiqu’en certains endroits les travaux aient été très difficiles à effectuer et aient coûté au delà de quatre cents dollars l’arpent.

Jusqu’à l’ouverture du chemin de fer Intercolonial, laquelle eut lieu en 1874, le chemin de la Matapédia,