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DE LA MATAPÉDIA

À la fin de 1862, on comptait 56 terres, sur chacune desquelles quelques arpents étaient en culture. Les colons s’étaient construit des petites maisons en troncs d’arbres équarris, et comme ils manquaient de tuyaux et de poêles, ils avaient remédié à cet inconvénient par des cheminées en terre dans lesquelles les bûches enflammées servaient également à chauffer et à éclairer la famille.

En 1883, le gouvernement affectait une somme de $900 à la continuation des travaux sur le grand chemin Matapédia. Cette somme, cependant, était en grande partie employée à l’achat d’effets et de provisions pour les colons acadiens qui, en retour, devaient travailler à la confection du chemin. Enfin, après plusieurs années successives pendant lesquelles le gouvernement et le public leur vinrent plus d’une fois en aide, les acadiens parvinrent à se suffire à eux-mêmes et à fonder, sur les bords de la Matapédia, une paroisse qui, sous le nom de Saint-Alexis, renferme de nos jours près de deux cents familles, dont une vingtaine canadiennes-françaises.


VI


La paroisse de Saint-Alexis est située, comme on l’a vu ci-dessus, au confluent des rivières Matapédia et Ristigouche, et forme partie d’un plateau élevé qui n’a pas moins de 14 à 16 milles de longueur sur 4 à 5 de largeur.

Toute cette contrée est couverte des plus beaux bois que fournit le Canada, tels qu’érables, merisiers, cèdres etc. ; le sol, d’une nature argileuse, y est d’une grande fertilité et absolument exempt de roches. C’est ce qui en rend la culture extrêmement facile et y attire des