Page:Buies - La vallée de la Matapédia, 1895.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

31
DE LA MATAPÉDIA

un niveau égal qui permet à la charrue de manœuvrer sans obstacle et de creuser tout de suite ses sillons, les feux de forêt ayant en outre d’avance préparé le défrichement.

« Le climat de ce pays est de plus très favorable à l’agriculture. On n’y connaît guère les gelées précoces ; la neige tombe de bonne heure et couvre la terre avant qu’elle soit gelée, les printemps ne sont pas tardifs, et la neige, tombée en abondance, ayant préservé le sol de la gelée, le fermier est en mesure, dès que celle-ci disparaît, de faire ses semailles, contrairement à tant d’autres endroits de la province où la terre est si gelée, au printemps, qu’on est obligé d’attendre des semaines avant de pouvoir commencer à semer.

« D’après mes observations personnelles et les conversations que j’ai eues avec des gens désireux de prendre des lots dans le canton Humqui, les perspectives de la colonisation sont magnifiques. M. le curé attend un grand nombre de familles, au printemps, des cantons de l’Est et même du Manitoba ; je n’ai aucun doute que beaucoup de colons sérieux viendront ici et prendront des lots là où ils seront certains de pouvoir s’établir tout de suite.

« Sur les hauteurs et les versants c’est le bois franc qui domine ; dans les bas-fonds c’est le cèdre. Mais il y a absence complète de bois de commerce. Néanmoins, le colon trouvera sur n’importe quel lot tout le bois nécessaire à ses constructions et à son usage ; il n’aura pas à faire de défrichements et ne rencontrera quelque difficulté que dans les cédrières. Sa récolte dépassera ses besoins et il pourra en écouler le surplus par le chemin de fer, qui est à sa portée. C’est pourquoi je recommande instam-