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attendu que ce chemin ne pouvait pas avoir moins de 90 à 100 milles de longueur, et qu’il ne pouvait être en somme qu’un sentier grossièrement pratiqué à travers la forêt, le long des gorges et des vallées qui ceinturent les montagnes. En outre, qui l’aurait entretenu et qui aurait empêché le bois d’y former sans cesse de nouveaux obstacles, d’y étendre ses racines et de le joncher de feuilles et de branches desséchées ? En l’absence de toute espèce de renseignements formels au sujet de ce chemin, nous laissons à la tradition un champ libre pour toutes les affirmations, mais sans préjudice des droits qu’il faut aussi laisser au doute.

Après 1828, il y eut quelques tentatives isolées de colonisation, mais la compagnie de la Baie d’Hudson fit tous ses efforts pour empêcher le défrichement de la terre et en défendit la culture sous les peines les plus rigoureuses.


II


(1837). En 1837, un habitant de la Malbaie, du nom d’Alexis Tremblay, forme le projet d’explorer le Saguenay et d’y établir des chantiers pour l’exploitation et le commerce du bois. Il part, parcourt le pays et, à son retour, fait un rapport favorable de son expédition ; il propose aussitôt de former une société