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son monopole du commerce de fourrures, mais elle voulait absolument empêcher qui que ce fût de s’établir dans les vallées du Saguenay et du Lac Saint-Jean, pas plus pour « faire du bois, » chose qui était étrangère à son trafic, que pour faire de la culture, et elle ne craignait pas pour cela de mettre à son service les calembourgs eux-mêmes. Ainsi elle prétendait n’avoir pas seulement le monopole du fur (pelleterie), mais du fir (bois), et elle s’autorisait de la prononciation des mots pour tuer dans le germe l’exploitation entreprise par M. Price.

La Compagnie de la Baie d’Hudson avait succédé à la Compagnie du Nord-Ouest qui, de son côté, avait remplacé les fermiers des Postes du Roi, lors de la cession du Canada à l’Angleterre.

La Compagnie du Nord-Ouest n’avait pas tardé à se voir envahie, puis réduite à l’impuissance, et enfin étouffée dans l’étreinte formidable de la Compagnie de la Baie d’Hudson qui n’avait cessé de gagner du terrain jusqu’à ce qu’elle se fût vue maîtresse de tous les territoires de chasse de l’Amérique britannique du Nord. Mais le dernier bail qu’elle tenait du gouvernement pour le territoire du Saguenay, en sa qualité de successeur des fermiers des Postes, allait expirer en 1842, et le champ allait rester libre à l’industrie de même qu’à la colonisation.

Il se livrait des batailles épouvantables entre les hommes au service de M. Price et ceux qu’employait