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passer sur un terrain qui ne sera jamais établi, et qui, s’il était une fois ouvert, deviendrait bientôt impraticable par le manque de bras et de moyens pour l’entretenir. »

À l’époque où nous sommes parvenus, c’est-à dire en 1848, deux chemins rudimentaires, ouverts aux voitures pour la saison d’hiver seulement, reliaient la Grande Baie, d’un côté à la Malbaie et de l’autre à la Baie Saint-Paul. Celui de la Malbaie, plus long que l’autre, avait été ouvert en 1843, et celui de la Baie Saint-Paul en 1846.


II


Les premiers colons s’étaient établis d’abord près des moulins, puis sur les terres voisines non arpentées, et ils avaient continué en reculant sans cesse les bornes du domaine cultivable. Mais aucun ordre ne présida à cet établissement, et souvent les colons se gênèrent les uns les autres en empiétant mutuellement sur les portions de terre qu’ils avaient défrichées. On ne connaissait pas alors la division méthodique des terres, telle qu’elle a été pratiquée depuis. Les colons non autorisés (squatters), s’étaient établis partout où le terrain leur avait paru le meilleur, de sorte que les arpenteurs se trouvèrent dans l’impossibilité de faire la subdivision d’après le plan adopté et les instructions qu’ils avaient reçues.