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l’un des plus considérables de toute la province. Il a été le noyau du village naissant et est encore aujourd’hui la source où s’alimentent toutes les autres branches du commerce de l’endroit. C’est à l’embouchure de la rivière qui lui déverse ses eaux par une chute perpendiculaire de quarante pieds, tout près de l’ancien poste, qu’a été installée la grande scierie de la maison Price. Là, les beaux bois du Saguenay sont convertis en madriers, en colombages, bardeaux, lattes, boîtes d’emballage, lambris, allumettes et pièces de pavage ; pas une retaille qui ne soit utilisée. L’été, les navires d’outre-mer viennent charger ces bois à un mille au-dessous des moulins, tandis que, l’hiver, la coupe des billots qui les met en activité procure un emploi lucratif aux colons pauvres ; le chantier, nom qu’on donne à la fois à la scierie et à l’ensemble des habitations qui l’entourent et où logent les travailleurs, constitue en outre un marché avantageux pour les grains et le fourrage dont les cultivateurs peuvent disposer.


II


« Lieu remarquable pour être le terme de la belle navigation et le commencement des portages ; » c’est ainsi que le père Lejeune désigne Chicoutimi dans ses Relations.