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réserve d’un certain paiement annuel pour le privilége de la traite ou de la pêche ; et cela était vrai, surtout pour le territoire du Saguenay qui était réputé contenir les meilleures places de chasse et de pêche de toute l’Amérique Septentrionale. Le roi le donnait à ferme tout entier et faisait renouveler chaque bail au bout de vingt et un ans. Le premier de ces baux conférant le droit exclusif de commerce avec les Indiens et adjugé, après enchère publique, à un sieur Demaux, remonte à l’année 1658. Mais les limites en dedans desquelles devait s’exercer ce privilége furent longtemps une source de difficultés, jusqu’à ce qu’enfin l’ordonnance de l’intendant Hocquart y eût mis un terme à la suite de l’arpentage fait en 1732.

Quant au droit exclusif de pêche, de chasse et de commerce, nous le trouvons exprimé en la teneur usuelle dans la clause suivante de la même ordonnance :

« Faisons défense à toutes personnes, de quelque qualité ou condition qu’elles soient, tant les marchands et habitants de la colonie que les capitaines et maîtres de charrois, barques, bateaux et navires, gens de leur équipage et passagers, et à tous autres généralement quelconques, même aux sauvages étrangers, non habitués dans les terres du domaine, de traiter, chasser, pêcher, ni faire aucun commerce sous quelque prétexte que ce puisse être, directement ni indirectement, soit par eux-mêmes ou en envoyant