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se tirer d’embarras. On construisit sur-le-champ un radeau de 40 pieds de long sur 20 de large : au milieu on déposa les provisions et les animaux, et quarante hommes se placèrent sur les bords du radeau pour ramer ; soixante voiles furent tendues et l’on s’avança lentement, après avoir récité les litanies de la Vierge. Deux barges disposées à l’avant et poussées par huit hommes accélérèrent la marche. Vingt-quatre heures après on arrivait à l’autre bout du lac. C’était le 29 mai. Les travaux commencèrent aussitôt et durèrent cinq mois. Cent vingt-cinq hommes y furent employés ; ils firent un nouvel abattis de 405 arpents prêt à être brûlé l’année suivante, un chemin de 20 arpents entre les lacs Kenogami et Kenogamichiche, et un autre chemin de 50 arpents sur les bords du Kenogamichiche ; deux granges furent construites, le chemin de la Grande Baie au Grand-Brûlé réparé et raccourci, enfin tous les préparatifs furent faits pour que l’on pût semer au printemps du grain et des patates.

On ne pouvait alors se rendre au township Labarre qu’en suivant la rivière Chicoutimi, ou bien en allant de la Grande Baie au Portage des Roches ; mais il y avait cinq milles de chemin à ouvrir pour compléter cette dernière route. M. Hébert et ses hommes réussirent à en faire une route assez passable pour des charges de 800 livres ; mais néanmoins, il fallait encore, deux ans après, toute une journée pour faire