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surtout lorsque le vent souffle dans la direction du nord-ouest, ce qui arrive souvent, ou encore dans la direction du sud-ouest, ce à quoi le lac est fort exposé. Il se couvre alors d’écume et ses fonds mobiles, brisés en maints endroits, se creusent ou s’entassent sur la rive nord, en déplaçant le chenal des rivières à leur embouchure, de telle sorte qu’en automne il devient impossible d’y naviguer sans bouées.

L’hiver, le lac prend à glace dans toute son étendue ; mais ce n’est pas avant le dix décembre qu’on peut le traverser sans péril, quoique la glace commence à se former un mois environ avant cette date. Vers la mi-février, il devient impassable et l’on ne peut aller que sur les bords. Au printemps, les bords du lac seulement sont navigables vers la fin d’avril, et il faut attendre encore une douzaine de jours avant que la glace n’ait disparu de toute la surface. — Mais, même durant la belle saison, le lac n’est navigable, comme nous l’avons dit ci-dessus, que dans des canots ; il serait cependant facile de le rendre tel pour des goëlettes d’un fort tirant d’eau, en faisant des sondages et en plaçant des bouées ou des phares à l’endroit des bas-fonds.

Le lac Saint-Jean communique non-seulement avec le Saint-Laurent par le Saguenay, mais aussi avec le grand lac Mistassini, après une succession de portages, sur un parcours de cent cinquante lieues. Du lac Mistassini, appelé aussi lac des Baies, à cause de sa