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Les bords en sont escarpés et montagneux, boisés de sapin, de pin, d’épinette et de bouleau. Plus loin, le long du lac, le paysage devient admirable, d’une grandeur saisissante. Le lac des Commissaires a sept lieues de longueur et une largeur moyenne d’un demi mille.

À sa sortie du lac Ouiatchouane, qui communique avec celui des Commissaires, la rivière suit un cours rapide et qui va s’élargissant au milieu d’un pays fort propre à la culture, couvert de frênes, de bouleaux, d’ormes, d’épinettes, de sapins et de quelques pins blancs ; puis viennent en succession de nombreux rapides que l’on peut franchir, jusqu’à ce qu’on arrive à la grande chute de 236 pieds qui n’est pas à plus d’un mille du lac Saint-Jean, et à environ 290 pieds au dessous du niveau du lac Ouiatchouane. Du pied de la chute jusqu’au Lac, la rivière n’est qu’un rapide continuel. Autrefois on y pêchait beaucoup le poisson blanc, à partir du 15 octobre, et l’on en prenait assez pour en faire commerce et pour l’exporter, sans compter que les gens du poste de Métabetchouane et les Indiens en faisaient leur nourriture ordinaire jusqu’au printemps suivant.


III


On a dit, il y a longtemps déjà, que la vallée du lac Saint-Jean deviendrait un jour le grenier de la province de Québec ; le fait est qu’elle peut former à