Page:Buies - Le Saguenay et la vallée du lac St-Jean, 1880.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 18 —

sont simplement à l’état de projet, tandis que certains autres ont été mesurés et allottés partiellement. Ainsi, en partant de Tadoussac et en descendant le fleuve Saint-Laurent, nous avons les townships Tadoussac, Bergeronnes, Escoumins et Iberville qui se suivent ; environ deux rangs de ces quatre townships ont été arpentés sur le littoral du fleuve et sont occupés et cultivés. Plus loin, on ne voit plus trace de culture, mais simplement des établissements de pêche échelonnés çà et là sur la côte, et des concessions de terrains miniers, appelés « blocs, » pour l’exploitation du fer qui s’y trouve en abondance.

Ainsi, nous parcourons les townships Laval et La Tour, qui sont absolument inhabités, puis celui de Betsiamites, célèbre pour la mission annuelle qui s’y fait le 15 août et à laquelle se rendent tous les Indiens dispersés dans l’intérieur et sur la côte nord du fleuve. Ces Indiens ont aussi, sur la rive ouest de la rivière Betsiamites, une réserve composée d’une cinquantaine environ de chaumières indiennes, mais où ils ne restent guère qu’une partie de l’année, tout le reste du temps se passant en excursions de chasse et de pêche. C’est au milieu de cette « Réserve » que les pères Oblats ont élevé, il y a 27 ans, une « mission » permanente où ils viennent se reposer de leurs longues courses et de leurs pénibles travaux apostoliques. Ils ont réussi, après de patients efforts,