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Disons en terminant que la rivière Betsiamites est une des grandes voies qui mènent de la rive nord du Saint-Laurent aux pays de chasse de l’intérieur. On peut la remonter en canot jusqu’au portage de « l’Aviron, » ainsi nommé parce qu’il n’y a qu’un espace de la longueur à peu près d’un aviron qui sépare en cet endroit la Betsiamites de la rivière Valin, laquelle conduit à la rivière Saguenay.

Quelques lieues plus bas que Betsiamites, la presqu’île de Manicouagan, resserrée entre la rivière qui porte son nom et la rivière aux Outardes, s’avance dans le fleuve avec une ceinture de fer magnétique autour de ses rivages. Un « bloc » y a été concédé pour l’exploitation de ce minerai, mais il a été abandonné depuis.

Le township Laflèche, qui avoisine celui de Manicouagan, ne renferme aucune habitation ; puis vient celui de De Monts, qui contient également un « bloc, » et où coule la fameuse rivière Godbout, si fréquentée depuis quelques années par les amateurs de la pêche au saumon. En descendant encore le fleuve, on arrive, après avoir suivi une longue lisière de côte absolument déserte, aux townships LeNeuf et Arnaud qui ne sont ni mesurés ni habités, puis au township Letellier, compris entre la baie des Sept Îles à l’ouest et la rivière Moisie à l’est, et dont tout le littoral, sur le Saint-Laurent, forme un « bloc » qui, comme celui de Manicouagan, est aujourd’hui abandonné.