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faitement réussi. Il n’y a pas de doute qu’il ne soit un carbonate de chaux très-pur, et son association avec le granite ou le gneiss le range parmi les marbres primitifs. Il a une grande ressemblance avec l’albâtre, et c’est probablement ce qui l’a fait prendre pour du gypse. On ne peut cependant le regarder comme étant d’une qualité excellente, et ce pour plusieurs raisons, entre autres qu’il est disposé en lames, et non pas en grains, comme le sont les marbres d’Italie, ce qui leur permet d’être aisément taillés en tous sens et augmente de beaucoup leur prix. Mais tel qu’il est néanmoins, grâce à sa translucidité et à son éclatante blancheur, adoucie par une nuance de rose tendre, il peut servir aux objets d’ornement, tels que vases, lampes, etc., et être employé comme un des matériaux les plus économiques et les plus durables. Quant au gneiss et au granite syénitique avec lequel il est en contact, c’est une formation qui est commune à la double chaîne de montagnes qui borde le Saguenay de chaque côté, et à celle qui longe la rive sud du lac Kenogami. Sur le rivage, à l’embouchure du Saguenay, on aperçoit en outre de petits dépôts de fer magnétique.

Les gigantesques rochers de granit qui s’élèvent du sein de la rivière apparaissent souvent comme des falaises presque perpendiculaires dont les sommets sont stériles, en quelques endroits entièrement nus,