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« La plupart de nos géographes ont marqué une ville au port de Tadoussac ; mais il n’y a jamais eu qu’une maison française et quelques cabanes qu’élèvent les sauvages pour le temps de la traite, et qu’ils emportent ensuite comme on fait des loges d’une foire ; et ce n’est en effet que cela. Il est vrai que ce port a été longtemps l’abord de toutes les nations sauvages du nord et de l’est : que les Français s’y rendaient dès que la navigation était libre, soit de France soit du Canada ; que les missionnaires profitaient de l’occasion et y venaient négocier pour le ciel. La traite finie, les marchands retournaient chez eux, les sauvages reprenaient le chemin de leurs villages ou de leurs forêts, et les ouvriers évangéliques suivaient ces derniers pour achever de les instruire. »

En 1628, lorsque l’amiral Kertk s’empara de Québec, des vaisseaux anglais prenaient également Tadoussac. Ils étaient commandés par Jacques Michel, calviniste, sous les ordres de Kertk, qui ne tarda pas à y trouver la mort. C’est là aussi qu’il fut inhumé.

Quatre ans plus tard, le traité de Saint-Germain-en-Laye rendait le Canada à la France, et, en 1634, la Compagnie des Cent Associés, fondée par Richelieu, reprenait possession de la colonie. « Le 31 mai, dit la Relation, arriva à Tadoussac une chaloupe qui apportait la nouvelle que trois vaisseaux de messieurs les associés étaient arrivés ; deux étaient dans le port et le troisième au moulin Baude, un lieu proche de Tadoussac, que les Français ont ainsi nommé. »