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année, en vend la moitié au gouvernement pour le vivier de Tadoussac, en distribue un bon nombre à titre de présent gracieux et envoie le reste aux magasins de Chicoutimi.

L’élégant et vaste hôtel, construit en 1867 pour les touristes et les voyageurs étrangers, alors que Tadoussac était dans sa plus belle vogue, n’ayant pas donné les bénéfices qu’on en attendait, M. Price en a acheté une moitié et l’autre moitié a été acquise en société par MM. G. Cameron, Alexandre Rykert et W. Murray, de Montréal. Le prix de vente a été de $12,000.

Il y a quelques années, avant la grande crise commerciale dont les derniers effets se font sentir encore, l’hôtel se remplissait régulièrement, chaque saison d’été, d’américains et d’américaines qui avaient fait de Tadoussac leur endroit de prédilection et à qui le Saguenay doit l’épithète invariable de far famed qu’on lui accole dans tous les prospectus bien faits. Aujourd’hui le nombre en a diminué, mais toutefois pas autant que dans d’autres endroits jadis à la mode, et dont le prestige semble désormais pour toujours disparu. Les « sportsmen » ont commencé à revenir l’année dernière et ils ont amené avec eux leurs familles qui restaient à l’hôtel pendant qu’eux passaient deux ou trois semaines dans les rivières du Saguenay à faire la pêche au saumon et à la truite. Il a même été question entre eux d’acheter le château