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Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/124

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Un dernier mot sur cette étrange figure, certainement la plus intéressante de l’histoire du Saguenay à cette époque. Elle est restée dans la pensée et sous le regard de tous ceux qui l’ont connue ; et lorsque les anciens habitants du Saguenay, qui ont subi sa terrible domination, parlent de Peter McLeod, c’est toujours avec un reste de haine singulièrement mêlé d’admiration, de crainte et de regret, oui, de regret, car Peter McLeod, disent-ils, « fut le plus généreux en même temps que le plus intrépide des hommes de ce temps et de cette partie de notre pays ».


VI


Jusqu’en 1842, les pionniers n’avaient eu d’autre communication par terre avec les paroisses du comté de Charlevoix que par un sentier allant de l’Anse Saint-Jean à la Malbaie. Mais, dans le cours de cette année, des sauvages ayant fait observer que l’on pouvait facilement faire un chemin entre la Baie Saint-Paul et la Grande-Baie, plusieurs citoyens de la Baie Saint-Paul et de Saint-Urbain, guidés par quelques Montagnais, et ayant à leur tête M. Boniface Cimon, ci-dessus mentionné, entreprirent dans l’automne une exploration volontaire. Cette exploration confirma le dire des sauvages, et, l’année suivante, le gouvernement chargea M. J. P. Duberger, arpenteur de la Malbaie, de faire le tracé du chemin projeté. Le