Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/130

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Honorat et le supplièrent de faire tous ses efforts pour l’empêcher de continuer son œuvre de destruction. Le Père les ayant encouragés de son mieux et leur ayant prodigué toutes les consolations possibles, se rendit aussitôt à l’endroit où l’œuvre de destruction se déchaînait avec le plus de violence, et l’incendie maîtrisé, dompté, étouffé, s’arrêtait l’instant d’après dit-on, presque aussi promptement qu’il avait commencé.

* * *

Dès le lendemain, le Père Honorat partait en chaloupe pour Québec où il allait faire à l’archevêque le récit du terrible malheur qui venait de désoler sa paroisse. L’archevêque et le séminaire envoyèrent tout de suite des secours considérables, et le gouvernement expédia un bateau à vapeur avec suffisamment de provisions pour nourrir les incendiés pendant plus de deux mois. Malheureusement, le bruit courut à Québec que les pertes des colons du Saguenay n’étaient pas aussi considérables qu’on le rapportait, ce qui empêcha la ville de souscrire plus de deux cent cinquante dollars pour leur venir en aide. Cet argent fut employé à acheter des étoffes et des vêtements.

Les mêmes bruits malveillants refroidirent le généreux élan des paroisses ; cependant Kamouraska, les Éboulements, la Malbaie et la Baie Saint-Paul se firent remarquer par leur libéralité.