Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/151

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Saint-Alphonse est, de toutes les paroisses du Saguenay, celle où se font le plus d’étoffes canadiennes et où le commerce de bleuets est le plus considérable : celui-ci rapporte, bon an mal an, environ 25,000 dollars. Saint-Alphonse est aussi, en proportion du nombre de ses cultivateurs, la paroisse du Saguenay qui produit le plus de grains et qui élève le plus de bestiaux. Elle ne comptait en tout que cent huit propriétaires, il y a une quinzaine d’années ; mais le nombre des familles qui y vivaient absolument à l’aise s’élevait à deux cent douze. Le curé de l’endroit, M. Beaudet, donnait, en 1880, à l’auteur de ce livre une des raisons pour lesquelles la population de sa paroisse n’avait pas diminué, malgré l’exode de cent cinquante-six familles, dans l’espace de huit années : « Je n’ai enterré en 1876, nous a-t-il dit, que deux grandes personnes, et encore étaient-elles mortes de vieillesse. » Il n’est pas possible d’être plus désagréable envers le bedeau. La paroisse voisine, Saint-Alexis, était loin d’être dans des conditions aussi satisfaisantes ; ou y comptait en effet bon nombre de familles qui n’avaient à peu près aucun moyen de subsistance.

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La Grande-Baie est reliée par de bons chemins à Chicoutimi et à la tête du lac Kenogami. Le premier de ces chemins s’appelle chemin de la « Grande Ligne », et prend le nom de Sydenham à une lieue de son point de départ.