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Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/169

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le bassin qui se trouve au pied de la chute de la rivière Chicoutimi. C’était une relique pleine de touchants souvenirs. Les étrangers qui débarquaient à Chicoutimi s’empressaient d’aller la contempler, et ceux qui connaissaient quelque chose des anciennes missions du Canada, quelles que fussent leurs croyances religieuses, n’oubliaient pas de mettre dans leurs sacs de voyage quelques fragments de pierres ou autres objets appartenant à la chapelle, afin d’en conserver la mémoire. La pierre tumulaire du Père Coquart, mort à Chicoutimi en 1771, n’existait plus qu’en morceaux sur lesquels on distinguait encore quelques inscriptions latines. Les capitaines de navires se montraient avides de recueillir ces débris d’une époque pourtant récente et qui semblait déjà ancienne. Les registres, les livres d’église, les tableaux, les pierres gravées ont été perdus, abandonnés sans souci dans la chapelle ouverte à tout le monde. Cette chapelle contenait en outre une précieuse argenterie que les Oblats ont emportée en leur qualité de successeurs des Jésuites dans les missions du Saguenay ; mais cet acte a soulevé contre eux de vives protestations. À Tadoussac, où ils essayèrent de le répéter, les habitants faillirent faire une émeute. Ils s’élancèrent jusque dans la rivière Saguenay, à la poursuite des Oblats, et leur arrachèrent, entre autres objets, la cloche de la chapelle.




Le Père Laure écrivait dans son langage naïf, au sujet de la chapelle de Chicoutimi qu’il faisait construire, que