située à environ huit milles à l’ouest de la rivière Ouiatchouane et à quatre milles du village de Roberval. C’est là que les derniers des Montagnais, les 300 à 350 survivants d’une tribu jadis puissante, se sont retirés pour essayer de faire quelque culture.
Malgré la cession faite en 1867 au gouvernement canadien de l’immense étendue de territoire qu’elle possédait, la compagnie de la Baie d’Hudson a néanmoins conservé tous ses établissements, parmi lesquels se trouvent en première ligne les postes nombreux qui sont dissiminés dans tout le Nord-Ouest britannique. La compagnie avait autrefois un droit de chasse exclusif, de sorte que les Indiens qui parcouraient, à la poursuite des animaux à fourrures, les vastes solitudes qui s’étendent des Montagnes Rocheuses au Labrador, ne pouvaient trafiquer qu’avec elle. À elle seule ils vendaient tous les produits de leur chasse et, en échange, ils recevaient des vêtements, des armes, des provisions.
Mais depuis que la compagnie a perdu son monopole, tout est bien changé. Les Indiens, toutefois, en sont-ils mieux et leur liberté d’aujourd’hui leur vaut-elle le joug sous lequel ils étaient tenus autrefois ?
Les Montagnais n’ont pas encore acquis le goût de la culture, malgré que le gouvernement ait envoyé chez eux un agent des terres chargé de leur distribuer des lots et