Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/276

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La Chamouchouane[1], qui peut être considérée comme une continuation de la rivière Saguenay, fut explorée pour la première fois par l’arpenteur Normandin qui la remonta jusqu’au lac Nekoubau, près duquel se trouvait en 1860 l’établissement de M.  Peltier, dont il est fait mention au commencement de cet ouvrage ; à quelques milles en deçà, sur le lac Chomontchouan, se trouvait aussi un des postes du roi, établi en 1690. Ce poste était composé d’une maison et d’un magasin bâtis en pieux debout, de la dimension de douze pieds carrés et reposant sur un arpent carré de terrain défriché.

Chamouchouane est un nom indien qui signifie « là où l’on guette l’orignal ». Il a été donné à une belle et pittoresque rivière dont l’embouchure a trois quarts de mille de largeur, et dont le cours inférieur arrose quatre cantons, les cantons Normandin, Demeules, Chamouchouane et Parent, ces deux derniers formant la bordure nord-ouest du lac Saint-Jean.

La Chamouchouane reçoit plusieurs petits affluents, dont le plus considérable est la rivière au Saumon qui coule vers le sud-ouest, en traversant le canton Demeules, (paroisse de Saint-Félicien), et atteint, à six ou sept lieues de son embouchure, la région des marais et des plaines arides où la culture devient impossible. Le sol, sur la rive occidentale de la rivière, semble un peu plus fertile

  1. Autrefois on écrivait Chomontchouan. Aujourd’hui l’orthographe Ashuapmouchouan est assez usitée.