Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/437

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du moins, interdire l’accès de leur donjon, en semant l’épouvante avec leurs cris de petits démons en querelle.


LA RIVIÈRE-AUX-RATS


En montant de la Grande-Anse à la Rivière-aux-Rats, qui est l’étape suivante, on passe devant la petite rivière Batiscan, sur les bords de laquelle se trouvent également de bonnes terres. Elle a été jadis le théâtre de nombreuses rencontres entre les Iroquois et les Algonquins, d’où son nom charmant, aussi concis que sauvage, de « Innétopalé-Vianangue », qui veut dire « rivière des combats ».

La mission de la Rivière-aux-Rats renferme environ une vingtaine de familles, dont le tiers à peu près se livre à la culture. La rivière prend sa source dans un lac, non loin de la Vermillon ; elle a trente-six lieues de longueur et une soixantaine de pieds de largeur. L’accumulation du sable, à son embouchure, la rend innavigable, même pour des canots. De là vient la quantité de sable qui encombre le lit du Saint-Maurice, jusqu’à une certaine distance de là, et qui forme de petits îlots sur lesquels croissent des groupes de plantes sauvages.

La Rivière-aux-Rats débouche sur la rive ouest du Saint-Maurice, en face de la mission, qui est établie sur la rive est. À quelques arpents seulement de son embouchure débouche la rivière Weissonneau ; ces deux affluents du Saint-Maurice traversent de larges terrains