Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/448

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Cet hôtel est à vrai dire un trait d’audace et une aventure admirablement calculée. Qu’on ait eu seulement l’idée de construire, dans un endroit aussi rudimentaire que Roberval, qui comptait à peine cent feux il y a trois ans, un hôtel qui ne le cède en vérité qu’au Windsor de Montréal, c’était montrer une singulière confiance dans le succès définitif de la Compagnie du Lac Saint-Jean. Et à propos de succès, couronnement légitime de l’esprit d’entreprise et de l’audace intelligemment calculée, n’oublions pas de mentionner celui de la « Compagnie des vapeurs du Saint-Laurent », à laquelle le Saguenay doit peut-être d’exister encore aujourd’hui.




Depuis 1880, cette compagnie, qui datait d’une vingtaine d’années environ, a cédé tous ses droits à la compagnie du « Richelieu », laquelle s’est chargée, aux lieu et place de la première, d’un service régulier de tous les jours, durant trois mois de l’année, entre Québec et Chicoutimi, en y comprenant les stations intermédiaires.

L’établissement de cette ligne portait et a donné des résultats immédiats. Les colons du Saguenay, qui n’avaient eu jusque-là d’autre marché que les chantiers locaux de M. Price, purent dès lors envoyer librement leurs produits à la ville, et ces produits prirent rapidement une importance signalée.