Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de ce banc dès 1826. « On pourrait en extraire, je pense, des blocs parfaits de quinze à vingt pieds de long, qui serviraient à l’ornement des édifices ; mais il n’est pas susceptible d’un poli bien fin ; cependant il vaut fort la peine d’être exploité. »




La découverte du marbre au moulin Baude est loin d’être chose nouvelle. En 1726, Charlevoix mouilla en cet endroit dans le Chameau, vaisseau de la marine royale française, et mit pied à terre au petit ruisseau qui se décharge dans le fond de la baie. C’est au banc de marbre qu’il fait peut-être allusion lorsqu’il dit « tout ce pays est plein de marbre » ; mais il est plutôt probable qu’il fut trompé par la blancheur de la surface des rochers avoisinants.

On a pris un jour ce marbre pour du gypse, on l’a broyé pour en faire du ciment et l’opération a parfaitement réussi. Il n’y a pas de doute qu’il ne soit un carbonate de chaux très pur, et son association avec le granit ou le gneiss le range parmi les marbres primitifs. On ne peut cependant le regarder comme étant d’une qualité excellente, et ce pour plusieurs raisons, entre autres qu’il est disposé en lames, et non pas en grains, comme le sont les marbres d’Italie, ce qui leur permet d’être aisément taillés en tous sens et augmente de beaucoup leur prix. Mais tel qu’il est, néanmoins, grâce