Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/58

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qui compte plus de mille habitants établis sur les prairies et les coteaux fertiles qui entourent l’anse, et le long d’une petite rivière qui y prend son embouchure.

Pendant dix-huit ans la population de l’Anse Saint-Jean est restée stationnaire ; mais, à partir de 1859, elle a doublé rapidement en quatre années, de telle sorte qu’elle s’élevait à 327 âmes en 1863. Toutes les familles nouvelles qui allaient s’y établir venaient de la Malbaie et des Éboulements.

Le Petit Saguenay n’était habité à cette époque que par deux familles seulement.

Les bateaux à vapeur, qui font le service du Saguenay, arrêtent à l’Anse Saint-Jean depuis que le gouvernement fédéral y a fait construire un quai en 1879.

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La baie Ha ! Ha ! ou Grande-Baie, comme on l’appelle encore, a une importance et des dimensions qui ne permettent pas de la classer parmi les autres baies ou anses qui semblent de légers écarts, de petits renflements au cours ordinaire de la rivière Saguenay. Ce n’est pas encore tant par ses dimensions que par la grandeur de son aspect et par le cadre qui l’entoure qu’elle frappe le regard du voyageur. Les Indiens l’ont appelée Heskuewaska, et les Français Ha ! Ha !, sans doute pour exprimer leur étonnement de ce que l’ayant prise pour une conti-