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du Lac Saint-Jean

Des capitalistes américains, qui avaient fait un assez long séjour à Québec, s’étaient intéressé à nos entreprises et avaient réussi à y intéresser également, la « Northern Pacific Railway,  » puissante compagnie américaine qui a fait construire et qui exploite encore actuellement une ligne de chemin de fer qui s’étend depuis Duluth, sur le lac Supérieur, jusqu’au rivage du territoire de Washington, sur l’océan Pacifique.

Grâce au concours de cette compagnie, la construction du chemin de fer des « Basses Laurentides » avait été menée promptement et la compagnie du Lac Saint-Jean s’en était assuré le contrôle. Cette nouvelle ligne traversait une contrée presque absolument vierge, entre la Rivière-à-Pierre et un endroit situé près des Grandes-Piles, sur la rivière Saint-Maurice, à deux milles seulement de la fameuse chute appelée Grand’Mère, où une compagnie américaine a construit, il y a trois ans, un moulin à pulpe qui n’a pas coûté moins d’un million de dollars et qui a créé un très grand centre d’activité, là où la forêt régnait auparavant en maîtresse absolue.

Poursuivant ses desseins, la compagnie du Lac Saint-Jean s’était assuré une vieille charte périmée de l’ancienne compagnie du « Grand Nord, » qui n’avait jamais existé que sur le papier, et elle commençait immédiatement la construction d’une ligne, aussi loin que possible dans