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du Lac Saint-Jean

Pour donner la main au « Canada Atlantic, » sur l’Outaouais, il n’y avait que 110 milles de voie ferrée à construire, en partant du Saint-Maurice, et en tenant compte d’une section de vingt milles de longueur qui avait été construite antérieurement entre St-Jérôme, chef-d’oeuvre du comté de Terrebonne, et Sainte-Julienne, dans le comté de Montcalm. Il fallait encore, et cela était le plus difficile et le plus coûteux, élever un pont sur le Saint-Maurice, à Grand’Mère, et un autre sur l’Outaouais, à Hawkesbury. Les ingénieurs se mirent aussitôt à l’oeuvre pour étudier le pays et déterminer le tracé de la ligne ; dès l’année suivante, on avait ouvert une section nouvelle, de Ste-Julienne à Saint-Liguori, dans le comté de Joliette, et la construction du pont du Saint-Maurice était poussée avec toute l’activité que le permettaient les ressources de la Compagnie qui, depuis quelques mois, se trouvaient encore réduites aux seules subventions des gouvernements. Aujourd’hui, ce pont, un des plus beaux du continent, construit tout entier en granit laurentien, est terminé à peu de chose près et les travaux se poursuivent vigoureusement de l’autre côté du Saint-Maurice, où les entrepreneurs ont à leur emploi une armée de quatre cents hommes abattant la forêt, comblant les précipices, dressant des remblais et nivelant la voie jusqu’à une vingtaine de milles au delà, pendant que l’on travaille également, à l’autre extrémité de la ligne, afin d’effectuer la réunion des deux tronçons, en 1896, et de compléter ensuite la ligne jusqu’à Hawkesbury.