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Page:Buies - Le chemin de fer du lac Saint-Jean, 1895.djvu/86

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Le chemin de fer

place à d’autres colons, et s’acheminent vers l’intérieur jusqu’à ce qu’ils soient arrivés, en remontant le cours des rivières, près de la voie ferrée où ils s’arrêtent et fondent de nouveaux foyers. Plus tard, les colons qui habitent à proximité du chemin de fer, poussés par le même besoin en quelque sorte fatal d’émigrer au delà, s’enfoncent encore davantage dans l’intérieur, jusqu’à ce qu’enfin ils soient rendus aux sources mêmes des rivières. Là, on peut le dire, la colonisation, si elle ne prend pas virtuellement fin, subit du moins un temps d’arrêt qui s’étend à plusieurs générations.



Le curé Labelle


Telle est la véritable théorie de la colonisation ; et c’est pour l’avoir comprise que le curé Labelle, s’il vivait encore, pourrait voir aujourd’hui, les uns complètement, les autres partiellement réalisés, mais la plupart en pleine phase d’exécution, les grands projets qu’il nourrissait et qui avaient paru d’abord chimériques ou extrêmement prématurés. C’est le curé Labelle qui a été jadis le véritable initiateur d’un grand projet de chemin de fer devant traverser tout le nord de la province, puis l’Outaouais, puis le nord des lacs Huron et Supérieur, et se prolonger par la Saskatchewan jusqu’aux montagnes