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du Lac Saint-Jean

Le territoire arrosé par la rivière Saint-Maurice et ses affluents comprend quatorze millions d’acres : déduction faite des rivières, des lacs et des montagnes, il reste environ trois millions d’acres de terre propres à la culture ; on les trouve uniquement le long des rivières ou autour des lacs, où ils forment des étendues variables, la plupart fertiles autant que les campagnes du Saint-Laurent, mais pas suffisantes pour qu’on y établisse une suite de paroisses reliées entre elles par des communications assurées. Néanmoins, il y a place pour des colonies fort importantes, le long des rivières Mékinac, Mattawin, Vermillon, et surtout le long de la rivière Croche, d’où il est facile d’atteindre le bassin du lac Saint-Jean, en deux ou trois jours seulement de marche et de navigation canotière.


À son embouchure, le Saint-Maurice se divise en trois branches qui apportent au fleuve des eaux sensiblement colorées par les terrains ferrugineux qu’elles ont traversés ; mais ces eaux n’en sont que plus saines et plus piquantes au goût ; elles sont particulièrement agréables à la petite morue qui remonte le Saint-Laurent en hiver, entre dans l’eau douce et vient déposer son frai en haut des îles qui forment le delta de la rivière. Notons en passant une particularité importante ; c’est qu’il n’y a jamais à redouter de débâcle au printemps sur le Saint-Maurice ; en voici la raison donnée par monsieur l’abbé Caron, dans un