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Le renard du Canada n’a pas de demeure fixe. Il parcourt le pays en tous sens, semant en maint endroit la terreur ou les fruits de son vagabondage licencieux. Il est aussi gourmand que coureur et vagabond, contrairement à son cousin d’Europe qui, lui, s’il a un égal penchant pour le lapin et le poulet, a, du moins, des terriers attitrés. Quand le renard canadien consent à s’établir pour un temps, c’est toujours dans le voisinage de quelque bonne ferme où il y a ripaille à faire avec les jeunes poulets.

On ne sait encore si les renards canadiens obéissent à des lois régulières d’émigration, mais ce qui est constant, c’est leur extrême abondance sur la côte nord du golfe Saint-Laurent et de l’Atlantique, en certaines années privilégiées. Comme tous les autres animaux à fourrure, du reste, le renard cherche à fuir les trop grandes agglomérations de neige.


La peau du renard donne la plus précieuse des pelleteries. Celle du renard noir et du renard argenté atteint quelquefois un prix très élevé ; on a vu une peau de renard noir se vendre jusqu’à six cents francs. Chose singulière, c’est que la peau du re-