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Avec cela qu’on trouve la bête-puante partout, dans les bois, dans les granges, jusqu’auprès des habitations, en plein village même parfois. Elle a le sans-gêne de tous les êtres incommodants et distribue, lorsqu’on la serre de trop près, une sorte d’asphyxie concentrée qui ne tue pas, mais qui rend enragé.

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Pour adoucir l’horreur qu’elle nous inspire, hâtons-nous de l’appeler « moufette. » Cette bête indigne de vivre se nourrit surtout de fruits et, quelquefois, de viande morte. La vie de famille semble lui être agréable, puisqu’on trouve cinq ou six moufettes dans un même terrier.

Elle passe l’été à vagabonder dans les bois, courant d’une femelle à l’autre, et, l’hiver, elle se cantonne dans des terriers ou dans des excavations naturelles, qu’elle ne quitte jamais de loin jusqu’au retour du printemps.


La taille de la moufette est à peu près celle d’un chat domestique. Sa fourrure, d’un noir assez luisant, est depuis longtemps en vogue. On en fait des « boas » et des pèlerines. Son prix varie de cinq à six francs, 25 centimes.