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et, sur ces glaces, il y a abondance de toutes sortes de provisions provenant des eaux congelées et du passage de l’homme. Les troupes d’outardes s’y arrêtent, y passent de longues heures pour se reposer et se repaître, se laissant aller à la dérive ou sommeillant, pendant que leurs gardiens veillent ; puis elles repartent et s’enfoncent de plus en plus vers les solitudes du nord où les mères vont bientôt déposer leurs œufs et élever leur couvée.

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L’automne venu, pères, mères, petits déploieront leurs ailes et retourneront en hâte vers les pays du soleil et de la lumière.

L’homme fait la chasse à ces intéressantes bêtes pour avoir leur plumage et leur chair. C’est un sport qui a ses difficultés et quelquefois même ses périls que celui de la chasse à l’outarde, ce robuste gibier qui tient le milieu entre le cygne et l’oie sauvage. C’est un gibier qui ne se laisse pas approcher aisément, étant toujours sur ses gardes et fuyant au moindre signe de danger. Quand la troupe entière se lève, c’est comme si le tonnerre s’abattait sur les eaux, et l’on croit sentir trembler la terre jusques au loin.

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