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les premières sur le bord du fleuve, telles que Sandy-Bay, la Rivière-Blanche et Saint-Jérôme-de-Matane, que l’on met déjà au nombre des anciennes paroisses, ont eu un développement inouï, pour des endroits laissés à leurs seules ressources et à l’accroissement naturel de la population. Quand je dis « laissés à leurs seules ressources, » je ne fais que répéter la plainte que j’ai entendu formuler sans distinction par les curés et les négociants de chaque paroisse, qui parlent amèrement de l’abandon dans lequel les ont tenus, avec une espèce de parti pris, les gouvernements torys qui ont administré la province presque sans interruption, pendant les vingt années qui ont précédé votre avènement au pouvoir, de même que les députés locaux, qui ne faisaient leur apparition au milieu d’eux que pendant les périodes électorales.

L’arrière-pays était absolument sans routes et même sans des chemins de colonisation rudimentaires, et par suite tout développement, tout défrichement serait devenu impossible, si la construction de l’Intercolonial n’avait pour ainsi dire forcé la main aux gens et rendu comme inévitable l’établissement de cette partie du pays. Sans communications, un pays reste comme un embryon dans son enveloppe.