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Ils s’échelonneraient tout le long du littoral, entre Petit-Métis et Matane, apporteraient l’abondance avec eux et contribueraient jusqu’à un certain point à combattre le fléau de l’émigration. C’est à eux que l’on doit déjà de grandes améliorations, entre autres des routes, de la culture maraîchère, etc… Néanmoins, la culture a fait de très grands progrès depuis une quinzaine d’années ; les habitants se sont en bonne partie débarrassés de la routine ; ils se sont éclairés, se sont familiarisés avec les méthodes nouvelles, et presque sur chaque ferme on voit des instruments agricoles en usage. La population est laborieuse, éveillée, et ne demande qu’à aller de l’avant, pourvu qu’on lui facilite les moyens de le faire. À l’heure qu’il est, les marchands eux-mêmes ne veulent pas acheter les produits des cultivateurs, parce qu’ils ne peuvent pas s’en défaire ; ou bien ils les achètent au prix qu’ils veulent. De même, ils vendent à des prix excessifs, aux cultivateurs, les grains dont ceux-ci ont besoin, par exemple, le blé $2.25 les 60 livres, tandis que la même quantité ne coûte que $1.40 à Québec. S’ils avaient un chemin de fer, les habitants feraient venir directement, au prix de la ville, les grains qui leur sont nécessaires.

Le commerce des patates seul suffirait à enrichir la paroisse de Sandy-Bay. Et bien ! elles ne s’y vendent que 20 centins le minot, tandis