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bon nombre de gens, attirés tous les jours loin de nous par le redoutable aimant des États-Unis. D’autre part, plusieurs petites industries locales pourraient être développées suffisamment pour que leur somme totale produisit un résultat sérieux, pouvant contribuer pour une part appréciable à retenir notre population dans ses foyers. « Un peu d’un côté un peu de l’autre, comme dit le curé Morisset, et l’on arrivera bientôt à rendre tout le monde content de son sort. » C’est depuis 1874 que M. Morisset a été appelé à la cure de Sandy-Bay. C’est à ses exhortations réitérées, c’est à l’impulsion vigoureuse imprimée par lui à sa paroisse, que celle-ci doit les progrès notables qu’elle a accomplis dans l’agriculture, depuis qu’il en a pris la direction ; mais aujourd’hui, quoiqu’il y ait encore beaucoup à faire, tout serait inutile sans la création d’une voie ferrée, et l’une des plus belles paroisses de la Province se trouverait arrêtée en plein essor de progrès.

On peut s’en assurer par un exemple qui vient à point sous ma plume, comme j’allais finir ce qui concerne Sandy-Bay. J’ai mentionné plus haut le commerce de patates et j’ai dit que les cultivateurs de cette localité n’en retiraient pas même la moitié du prix qu’en retirent ceux des paroisses avoisinant l’Intercolonial ; il en est ainsi évidemment des autres produits ; l’avoine, au lieu de se vendre 55 ou 60 centins, prix qu’on la paye à la