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En dehors de ces considérations, on peut en faire valoir une autre qui a bien elle aussi son importance, je veux parler de Matane comme station d’eau. On y verrait certainement tous les étés une affluence énorme de visiteurs, cet endroit possédant tous les attraits imaginables et tous les avantages pour un séjour même prolongé, pour les bains, pour la pêche, pour les excursions, pour les promenades sur l’eau ou le long du fleuve ou dans l’intérieur, enfin tout ce qui est de nature à attirer et à retenir l’habitant des villes.

Ce n’est certainement pas là une considération à dédaigner, quand ce ne serait qu’au point de vue des bénéfices qu’en retirerait l’embranchement projeté, sans compter que l’accomplissement de ce que je viens d’énumérer en détail, non seulement donnerait à toute cette partie du pays une vie nouvelle et un accroissement extraordinaire, mais contribuerait par dessus tout à retenir chez eux les enfants du sol, ce qui est le premier objet que nous avons en vue.

Aujourd’hui, quoiqu’il se fasse aussi de Matane une émigration encore trop considérable, hélas ! de nos compatriotes, on s’en plaint moins cependant que dans les autres parties du comté, parce qu’il y a là, heureusement, des industries locales qui retiennent bon nombre de gens, et s’il en part néanmoins beaucoup trop, il en revient un nom-