Page:Buies - Les comtés de Rimouski, de Matane et de Témiscouata, 1890.djvu/91

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Honoré, et l’on arrive à Saint-Louis, dont on aperçoit l’église sur une élévation rocheuse, luttant au milieu de souches desséchées et dominant de quelques pieds une maigre ligne de maisons très éloignées les unes des autres, et arc-boutées sur le sol rugueux, comme pour se défendre contre la forêt qui les cerne de toutes parts. Mais ici le spectacle va changer promptement. Nous approchons de « Cabano », endroit où se trouvent les ruines de « Fort Ingall » et qui emprunte son nom à la rivière qui vient y déboucher dans le lac Témiscouata. La forêt s’épaissit le long de la ligne, elle se charge de feuillages, elle dresse ses robustes troncs et découvre ses vastes épaules ; on retrouve enfin les types majestueux des bois canadiens et l’on s’explique l’existence de ces moulins à scie et de ces chantiers que l’on a aperçus à la dérobée le long du trajet, et qui n’en sont pas moins les débitants d’une quantité énorme de matière première, les facteurs d’une très considérable industrie.

Quoique l’endroit où nous nous trouvons s’appelle Cabano, la station porte le nom de Fort Ingall et nous sommes toujours dans la paroisse de Saint-Louis de Ha ! Ha ! Nous découvrons le beau, l’admirable lac Témiscouata, dont nous côtoyons les bords, sur un trajet de plus de quinze milles, en passant par de nombreuses coupes pra-