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Débats qui, s’étant rendu en Orient pour voir de ses propres yeux les massacres de Bulgarie et s’étant arrêté quelque temps à Smyrne, dans l’Asie Mineure, est resté tout stupéfait de la tranquillité dans laquelle vit la population bigarrée de cette ville, et des excellentes relations qui y existent entre musulmans et chrétiens.

Ce n’est pas de la domination turque, paraît-il, que se plaignent les chrétiens, pas plus que les ottomans ; mais c’est de l’épouvantable, de la ruineuse administration de cet empire par des pachas cupides qui tirent d’abord à eux tout ce qu’ils peuvent et gaspillent un des plus riches pays du monde. Il n’y a guère que les gamins, et quelquefois les femmes, sexe partout méchant, qui regardent d’un mauvais œil les giaours. Il serait bon de se rappeler un peu comment les Russes traitent les Polonais, avant de les prendre pour des libérateurs. À Smyrne, les Sœurs de la Charité sont appelées braves femmes par les Turcs, et les religieuses de tous les ordres peuvent s’y promener en toute sécurité. Quand une procession de religieuses passe par les rues, les soldats turcs présentent les armes, je connais plus d’un pays chrétien où ces mêmes processions sont interdites. Et que dire du Saint-Sépulcre où ce sont précisément les fils de l’Islam qui empêchent les chrétiens de se mettre en pièces pour l’amour de Dieu !

J’aurais voulu faire un peu de diplomatie en parlant de l’intervention de l’Angleterre dans la guerre d’O-