brer l’année prochaine celui de la mort de Voltaire ; voici à ce propos un fait assez curieux.
Les fenêtres de l’appartement où Voltaire expira le 30 mai 1778, sur le quai qui porte aujourd’hui son nom, n’ont jamais été ouvertes depuis ce jour, en vertu d’une clause du testament de la marquise de Villette, et elles ne doivent être ouvertes qu’au centième anniversaire de sa mort, c’est-à-dire l’an prochain. On se demande ce qui a pu motiver une clause semblable : dans tous les cas, les Parisiens n’auront qu’à se bien tenir le 30 mai 1878, car le diable en personne va s’échapper ce jour-là des fenêtres si longtemps condamnées, ce qui ne sera pas bien rassurant pour les hommes de l’ordre moral qui ont promis à la France une longue vie de bonheur et de paix, grâce aux coups d’état, aux destitutions, aux persécutions, aux incarcérations et à la suppression de toutes les libertés dont la France commençait à faire l’essai intelligent et modéré.
Pour faire contraste avec la célébration de ce centenaire, on fêtera à Orléans, presque à la même époque, le 449e anniversaire de la délivrance de cette ville par Jeanne d’Arc. À chaque anniversaire de cette délivrance mémorable, le beffroi sonne depuis midi de quart d’heure en quart d’heure ; des drapeaux sont arborés aux portes de la ville et sur les principaux monuments, et, le soir, a lieu l’illumination et la cérémonie de la remise de l’étendard de Jeanne d’Arc. Cette auguste héroïne est peut-être la plus touchante