Aller au contenu

Page:Buies - Petites chroniques pour 1877, 1878.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Québec, 2 juillet

On a beau faire, tant que le Canada ne sera qu’une colonie, il n’y aura pas de nationalité canadienne : il y aura des races française, anglaise, écossaise, irlandaise, qui, toutes, se réclameront de leur mère-patrie respective, mais elles ne se fondront pas dans l’appellation commune de canadiens, parce qu’il ne peut exister une nation canadienne là où il n’y a pas d’état canadien indépendant.

Voilà ce que je me disais hier en observant dans les rues de Québec les particularités de la célébration du Dominion Day. On a voulu faire de ce jour la fête générale de la Confédération, on a tenté d’instituer une fête commune, essentiellement nationale, indifférente à toutes les sympathies d’origine, également propre à toutes les races, eh bien ! on n’a pas réussi à en faire autre chose qu’une fête anglaise. Non, les