monie savante de la nature qui sait réunir tant de beautés diverses en laissant à chacune d’elles son aspect et son effet distincts.
Le Canada, « un des plus beaux pays du monde, » disent les géographes modernes, renferme une foule de sites plus séduisants les uns que les autres ; mais leur beauté est d’un caractère trop souvent exclusif ; elle se borne à certains aspects, elle adopte un genre au détriment des autres, elle ne convient qu’à certains goûts, tandis que la Malbaie semble avoir rassemblé en elle, par un privilège unique, ce qui peut flatter tous les regards, charmer toutes les imaginations.
Aussi, il faut voir combien grossit chaque année le flot des voyageurs qui avaient choisi la Malbaie au début de sa vogue ! Ceux-là reviennent tous ; ils ne peuvent s’en lasser. Pour eux, aller en villégiature ailleurs serait un exil ; on aime la Malbaie après l’avoir admirée, on s’y attache, on lui est reconnaissant des heures de jouissance intime qu’on y a goûtées et l’on ne peut se passer de la revoir.
Eh ! grand Dieu ! comment en serait-il autrement ? Comment se priver de faire le plus attrayant petit voyage qu’on puisse désirer, lorsque, pour cela, les facilités s’offrent en foule ? Tous les matins, à sept heures, un bateau de la compagnie du St. Laurent laisse le port de Québec et arrive à la Malbaie six heures après, en longeant l’île d’Orléans, puis la côte nord, cette partie de la côte superbe et sauvage où les Laurentides atteignent leur plus grand développe-