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nérale qui ruinait tant d’industries et paralysait tant d’exploitations heureusement commencées.

Nous n’avons pas les chiffres de l’année 1877, la première qui vit les départs quotidiens des vapeurs pour le Saguenay, sous la présidence de M. A. Joseph, mais cela n’est pas indispensable ; ce qui importe réellement, c’est de constater les résultats généraux, comme nous l’avons fait sommairement ci-dessus, et de montrer par là ce que les principaux centres des deux rives du fleuve, jusqu’à Chicoutimi et la Rivière-du-Loup, peuvent attendre de développements et de prospérité, grâce aux communications nombreuses et régulières qu’ils ont désormais avec toutes les villes des provinces de Québec et d’Ontario. Tous ces centres qui, il n’y a guère plus de dix ans, pouvaient à peine donner du fret à un seul petit bateau-à-vapeur, en alimentent aujourd’hui trois de premier ordre. Les colons du Saguenay, qui n’avaient pas d’autre marché que les chantiers de M. Price, peuvent aujourd’hui librement envoyer leurs produits à la ville, et ces produits, grâce à la fécondité magnifique de la vallée du Saguenay, ont pris rapidement une importance majeure. Le commerce des bestiaux y figure en première ligne. L’an dernier, le Saguenay n’a pas envoyé moins de deux mille bœufs au marché de Québec, et l’on s’attend à voir doubler ce chiffre l’année prochaine. Les bleuets (myrtilles) seuls ont rapporté à cette fertile région au-delà de vingt mille dollars en 1877, et le commerce des grains y a pris de telles proportions