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à travers les laurentides

la Compagnie du chemin de fer avait construit ses usines, ébauché les piles d’un pont sur la rivière à Pierre, et le sifflet de la locomotive, le roulement saccadé des trains de construction, la gymnastique retentissante des machines sans cesse en mouvement et les battements répétés des lourds marteaux sur l’enclume allaient réveiller les profonds échos, endormis jusque là dans la noire et muette solitude.


Il y a de cela deux ans à peine, et déjà l’on trouve assez d’enfants dans ce village de cabanes, habité uniquement par des Canadiens-français, pour que l’on songe à ouvrir une école, dès ce printemps, et pour qu’on ait commencé à y bâtir une chapelle provisoire. En attendant, tous les dimanches, un missionnaire se rend sur les lieux et dit la messe dans un « camp », le long de la route. Il se retire chez St. Onge où a été dite la première messe à la rivière à Pierre, et où a été célébré le premier mariage par le Père Meilleur, qui voulut ensuite assister à la noce et voir ses braves colons se désarticuler